Ce dispositif de santé publique n’est pas né en Seine-Saint-Denis par hasard, mais découle des spécificités de ce département : ce territoire détient, dès les années 70, l’une des plus fortes surmortalités par cancer par rapport aux niveaux régional et national ; héritier d’une longue histoire industrielle, il est alors l’un des départements les plus densément peuplés, avec une forte proportion d’ouvriers dans la population active.
La surreprésentation des cas de cancers de la plèvre et de la vessie, spécifiques d’une origine professionnelle, évoquent l’impact des conditions et des environnements de travail. Se penchant sur le cas très spécifique des mésothéliomes, considérés comme des “marqueurs” de l’exposition à l’amiante, ces études mettent également à jour les logiques sociales par lesquelles ces cancers échappent à la déclaration en maladie professionnelle, à la reconnaissance et à la réparation.